2011/11/24
Pierre ALECHINSKY
En eau très forte.
Il est sans doute impossible de dissocier, chez Alechinsky, l'oeuvre peinte de celle imprimée, notamment parce que, venu de l'imprimerie, il est aussi un enfant de Cobra. L'artiste a toujours décloisonné son propre travail, peinture, gravure et écriture, adepte de ce que Christian Dotremont appelait "L'antispecialisme" : la plume et le pinceau, l'encre de chine et d'imprimerie, l'huile et l'acrylique, la toile et le papier marouflé. Mais s' il n'est pas question de dissociation, il est clair que, souvenir de l'enseignement d'Hayter, la gravure a acquis son autonomie par rapport à l'oeuvre peinte.
Les deux disciplines se sont spontanément nourries des acquis de l'une et de l'autre, mais conservent chacune leurs capacités propres.
Au fil des oeuvres et des années, reviennent des figures et des thèmes récurrents, également présents en gravure et en peinture : les chapeaux des Gilles de Binche, les écorces de pelures d'orange laissées à sécher et recroquevillées, les masques à tête de chouette et les serpents en spirale, mais aussi les roues, les plaques d'égoût, les encriers de l'écolier comme de l'imprimeur, les arbres sectionnés ou au contraire en pleine floraison, les volcans en éruption, les mers déchaînées, les chutes d'eaux et les cascades. Tout un univers qui déjoue comme par enchantement les pièges de la figuration et où règnent en toute liberté taches, éclaboussures, jets, giclures, traits virevoltants et pointes tournoyantes.
Alain Delaunois
Exposition du 24 novembre au 24 décembre 2013, du jeudi au samedi, de 12h30 à 18h30 ou sur rdv.